Bilan de l'été 2025 à Marseille : un été sous le signe de la chaleur et de l’ensoleillement record ?
L’été 2025 s’achève à Marseille sur une note marquée par des températures élevées et un ensoleillement exceptionnel, transformant le quotidien des habitants et bouleversant les équilibres naturels locaux.

Des températures estivales hors normes à Marseille : jusqu’où ira la chaleur ?
Peut-on encore parler d’exceptionnel ou faut-il s’habituer à ces étés brûlants à Marseille ? L’été 2025 a été l’un des plus chauds jamais enregistrés dans la cité phocéenne. La température moyenne sur la période juin-août a atteint 27,3 °C, soit une anomalie positive de +2,1 °C par rapport à la moyenne des années 1991-2020 (25,2 °C).
Plusieurs vagues de chaleur ont touché la ville, notamment au mois de juillet où quatre jours consécutifs ont dépassé les 38 °C. Le 19 juillet, le thermomètre a affiché 39,2 °C, égalant le record local établi en 2019.
Les nuits tropicales – c’est-à-dire lorsque la température ne descend pas sous les 20 °C, induisant un stress thermique durable – ont été particulièrement nombreuses : 28 nuits tropicales contre une moyenne habituelle de 14. Cela complique la récupération physiologique, notamment pour les personnes fragiles et accentue les effets de la chaleur en ville.
Selon Météo-France, ces épisodes extrêmes sont en nette augmentation sous l’effet du changement climatique, qui amplifie la fréquence et l’intensité des vagues de chaleur dans le sud-est de la France.
Précipitations et sécheresse : un été très sec
Sur la période estivale, seulement 5 jours de pluie ont été recensés à Marseille, pour un total de 18 mm de précipitations. C’est moitié moins que la moyenne de l'été, qui s’établit habituellement à 36 mm. Juin a été particulièrement sec, avec 0 mm enregistré au pluviomètre pendant 24 jours consécutifs.
Cette carence hydrique a entraîné le passage en alerte sécheresse renforcée dans les Bouches-du-Rhône dès le 12 juillet. Les restrictions d’usage de l’eau ont été renforcées, touchant les arrosages et les usages domestiques. Ce déficit a favorisé la multiplication des feux de végétation : plus de 300 hectares brûlés dans le département, soit le double de la surface touchée en 2024.
La sécheresse, définie comme une période prolongée de déficit de précipitations par rapport à la normale, menace durablement les ressources en eau et la biodiversité méditerranéenne. Les experts s’accordent à dire que ce phénomène risque de s’intensifier avec la poursuite du changement climatique.
Un ensoleillement record sur la cité phocéenne
Si l’été 2025 a été marqué par la sécheresse, il l’a aussi été par un ensoleillement exceptionnel. D’après les données du réseau Météo-France, la station de Marseille-Marignane totalise 897 heures de soleil entre juin et août, contre une moyenne de 830 heures sur la même période.
Juillet a été le mois le plus lumineux avec 330 heures d’ensoleillement, soit près de 11 heures de soleil par jour en moyenne. Cette situation a profité aux activités touristiques et balnéaires, mais a aussi accentué les épisodes de canicule et la sécheresse des sols.
Comparaisons avec les années précédentes : une tendance à la hausse
En 2025, les indicateurs confirment la tendance amorcée depuis une décennie. L’été 2022 avait déjà été très chaud, mais 2025 le surpasse en termes de chaleur moyenne et de nuits tropicales. Le nombre de jours de pluie est en forte diminution sur la décennie : en moyenne 8 jours de pluie par été sur 2010-2019, contre 5 cette année.
Cette évolution s’explique en grande partie par le réchauffement climatique, qui favorise des épisodes de chaleur plus intenses et plus fréquents. À Marseille, la hausse des températures estivales est désormais de +1,5 °C en 30 ans, d’après le dernier rapport du GIEC adapté à la région méditerranéenne.