Retour sur les 5 mois décembre les plus froids jamais enregistrés : un contraste marquant avec 2025
Les historiques météorologiques révèlent des mois de décembre exceptionnellement froids, loin des tendances prévues pour 2025. Ce décryptage revient sur les cinq décembre les plus glacials enregistrés en Europe et France, tout en comparant ces extrêmes à la configuration climatique anticipée pour cette fin d’année.
Les cinq mois de décembre les plus froids dans l’histoire
En France, décembre 1879 reste le plus glacial jamais recensé. Entre le 2 et le 28 décembre, une vague de froid intense a frappé le pays. Les records sont spectaculaires : jusqu’à –37 °C à Saint‑Dié, –30 °C autour de Nancy, et –23,9 °C à Paris. Des fleuves et cours d’eau ont gelé partout dans le nord et l’est, tandis que la Saône a développé une épaisse couche de glace de 50 cm à Lyon.
En Europe, le Grand Hiver de 1709 est resté dans les annales : les relevés de l’époque signalent des températures jusqu’à –15 °C observées un 5 janvier en Angleterre, soulignant l’intensité de l’événement hivernal.
Plus récemment, le Royaume-Uni a connu plusieurs hivers féroces :
- Décembre 2010 fut le plus froid dans les îles Britanniques : température moyenne de –1 °C, records de –21,1 °C en Écosse.
- L’hiver 1962–1963, connu sous le nom de « Big Freeze », a marqué le XXᵉ siècle ; températures descendues jusqu’à –30 °C, gel du sol à profondeur notable.
- La vague de froid de décembre 1981 a aussi laissé des traces : chute à –15,9 °C de température minimale en moyenne en région centrale, et pics à –25,2 °C en Angleterre.
Paris : décembre 1933, le plus froid jamais observé
Les données climatiques pour Paris indiquent que décembre 1933 reste le mois le plus froid depuis le début des relevés. La température moyenne haute atteignait à peine 0,9 °C, tandis que la moyenne basse flirtait avec –3,8 °C.
À noter aussi un record isolé de –13,3 °C enregistré le 29 décembre 1964.
Décembre 2025 : une douceur hivernale sous surveillance
Les modèles saisonniers indiquent globalement une décembre plutôt doux sur la France et l’Europe occidentale. Les prévisions tablent sur des anomalies positives de températures, souvent comprises entre +2 °C et +3 °C. Météo-France confirme cette tendance, bien qu’elle souligne une incertitude liée aux mécanismes circulatoires.
Cependant, des signaux atmosphériques modérés permettent d’envisager des incursions froides. Une possible fragilité du vortex polaire, combinée avec des conditions La Niña faibles et une oscillation QBO orientée est, accroît la probabilité d’épisodes de blocage (NAO négative) et de froid continental. Des indices pointent même vers un éventuel épisode précoce de réchauffement stratosphérique (SSW) fin novembre, susceptible d’affaiblir le vortex et de déclencher des vagues de froid en surface dans certaines régions.
Mécanismes clés expliquant les extrêmes froids
Les surcouches explicatives aident à saisir pourquoi certains mois de décembre sont exceptionnellement froids :
- Blocage atmosphérique : haute pression persistante sur le nord-ouest de l’Europe redirige les masses d’air froid vers le sud.
- Vortex polaire et SSW : un réchauffement soudain en stratosphère peut fragiliser le vortex, libérant des masses d’air arctique vers les latitudes moyennes.
- La Niña et QBO : une La Niña faible et une QBO est favorisent une dynamique atmosphérique instable avec davantage de chances d’accès au froid hivernal.
Tableau récapitulatif
| Année / Période | Lieu | Température | Particularité |
|---|---|---|---|
| Décembre 1879 | France (Saint‑Dié) | –37 °C | Records généralisés, neige > 1 m |
| Décembre 1933 | Paris (moyenne) | Moyenne haute : 0,9 °C / basse : –3,8 °C | Décembre le plus froid à Paris |
| Décembre 2010 | Royaume‑Uni / Irlande | Moyenne : –1 °C | Le plus froid depuis 1659 |
| Décembre 1981 | Royaume‑Uni | Minimale –25,2 °C | Records nationaux en Angleterre |
| Hiver 1962–1963 | Royaume‑Uni | Jusqu’à –30 °C | Le plus rude du XXᵉ siècle |
Conseils pratiques / À retenir
- Gardez un œil sur les prévisions locales : les modèles saisonniers peuvent évoluer rapidement.
- Anticiper les épisodes de froid : en cas d’accès d’air arctique, protégez les canalisations, restez au chaud, suivez les alertes officielles.
- Sensibilisation au changement climatique : des extrêmes froids apparaissent malgré le réchauffement global. Ces phénomènes permettent de sensibiliser sur la variabilité climatique et ses enjeux.
FAQ
Quels sont les repères historiques pour comparer décembre 2025 ?
Les extrêmes dans le passé, comme décembre 1879 à –37 °C ou 1933 à Paris, servent de référence pour mesurer toute anomalie froide. À ce stade, aucune prévision ne suggère d’accéder à des records si sévères.
Pourquoi décembre 1933 à Paris reste unique ?
Parce que les moyennes de température y sont exceptionnellement faibles, avec une amplitude significative entre jour et nuit. Ces conditions extrêmes restent, à ce jour, sans équivalent moderne.
Le refroidissement est-il encore possible en décembre 2025 ?
Oui, même si les tendances indiquent une douceur dominante, la dynamique atmosphérique (SSW, vortex affaibli, blocages) laisse la porte ouverte à des épisodes froids ponctuels.
Ces épisodes froids contredisent-ils le réchauffement climatique ?
Non. Les températures extrêmes localement froides restent compatibles avec la tendance générale du réchauffement global. Ce sont des fluctuations dans un contexte de dérèglement climatique.