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Croisière : elles attirent de plus en plus de monde malgré leur impact écologique

Justine Météocity

Publié par Justine Météocity

Publié le 16 juil. 2025 à 16:26

Les croisières n’ont jamais eu autant de succès dans le monde, attirant un public de plus en plus jeune et varié. Mais derrière les cabines tout confort et les escales de rêve, leur empreinte écologique fait débat.

Bateau de croisière

Un secteur en pleine croisière vers les sommets

Le secteur des croisières connaît une croissance exceptionnelle. En 2024, ce sont 34,6 millions de passagers qui ont embarqué dans le monde, soit une hausse de 9 % par rapport à 2023. Et la dynamique ne faiblit pas : 37,7 millions de croisiéristes sont attendus en 2025.

En France, plus de 573 000 passagers ont pris la mer en 2024, la Méditerranée arrivant largement en tête des destinations (63,7 %), suivie par les Caraïbes (21,1 %) et l’Europe du Nord. La démocratisation du secteur est flagrante : 31 % des passagers étaient des primo-croisiéristes, preuve d’un renouvellement de la clientèle.

Autre changement majeur : l’âge moyen des croisiéristes diminue. Alors qu’il était de 49 ans en 2019, il est passé à 46,7 ans en 2024.

Plus frappant encore, 72 % des 18–34 ans envisagent aujourd’hui de faire une croisière. Les armateurs l’ont bien compris : les paquebots modernes intègrent désormais parcs aquatiques, spectacles immersifs, spas, clubs pour enfants… et une accessibilité tarifaire renforcée.

Une empreinte environnementale difficile à ignorer

Ce boom touristique a un coût : les croisières sont pointées du doigt pour leur impact écologique massif. Le Norwegian Epic, par exemple, a émis à lui seul 95 000 tonnes de CO₂ en 2023, soit l’équivalent d’une ville de 20 000 habitants. Et il ne s’agit que d’un navire parmi une flotte mondiale d’environ 300 paquebots, dont une part importante peut accueillir plus de 3 000 passagers.

Selon une enquête, 36 % des Français renoncent à une croisière pour des raisons environnementales, ce qui en fait le deuxième frein après le prix. 49 % des croisiéristes eux-mêmes avouent ressentir une forme de culpabilité liée à l’impact de leur voyage.

Le rejet de fumées toxiques, la pollution des eaux, la surfréquentation des ports ou encore les déchets générés à bord interrogent.

Des tentatives de minimiser l'impact écologique

Face aux critiques croissantes, les compagnies de croisière multiplient les annonces en faveur d’une transition plus verte. Certaines ont investi dans des navires fonctionnant au gaz naturel liquéfié (GNL), d’autres testent des biocarburants ou misent sur l’électrification à quai pour réduire les émissions lors des escales.

Des efforts notables, mais encore loin de suffire à compenser l’impact global du secteur. En réalité, ces solutions ne concernent qu’une minorité de la flotte, et la course à la taille des paquebots continue, avec des navires toujours plus grands, plus énergivores, et plus difficiles à rendre vraiment propres.

Quant au GNL, présenté comme "propre", il reste un hydrocarbure fossile émettant du méthane, un gaz à effet de serre encore plus puissant que le CO₂. Résultat : le bilan carbone des croisières reste extrêmement élevé, et les mesures mises en œuvre peinent à répondre à l’urgence climatique.