Voyager en première classe pollue 5 fois plus que voyager en classe économique en avion
Une nouvelle étude met en lumière l’impact environnemental accru des vols en première classe et en classe affaires. Alors que l’urgence climatique s’intensifie, le transport aérien de luxe génère une part disproportionnée des émissions de CO2. Des experts appellent à des mesures correctives comme une taxation élevée sur ces billets, dans l’objectif de réduire l’empreinte écologique du secteur et de financer des alternatives plus vertueuses.
Des services premium au coût environnemental lourd
Les compagnies aériennes poursuivent la course au confort pour attirer une clientèle fortunée. Lits à plat, menus de chefs renommés, douches spa : les aménagements en première classe et en business prennent plus d’espace et ajoutent du poids, ce qui multiplie la consommation de carburant et, par conséquent, les émissions de CO2 par personne transportée.
L’étude pilotée par T3 Transportation Think Tank en 2024 analyse près de 350 000 vols long-courriers depuis 44 pays européens. Elle s’intéresse à 24 compagnies aériennes et 16 types d’avions différents. Les résultats montrent que ces services premium n’occupent qu’un nombre limité de sièges, mais génèrent jusqu’à cinq fois plus d’émissions de CO2 par passager-kilomètre par rapport à la classe économique, qui optimise l’occupation de l’espace et le rendement énergétique.
Inégalités d’émissions : données clés du secteur
Les chiffres sont parlants : 14 % des passagers voyagent en première classe ou affaires, mais sont responsables de 36 % des émissions de gaz à effet de serre du transport aérien commercial. Cette surreprésentation souligne le décalage entre le confort individuel et l’impact global sur le climat.
De plus, la tendance n’est pas infirmée par les jets privés. Entre 2019 et 2023, les émissions de CO2 du secteur privé ont bondi de 46 %. Cette évolution accompagne la multiplication de vols privés et souligne l’importance d’outils réglementaires pour endiguer ces trajectoires fortement émissives, notamment en France.
Quelle fiscalité pour l’aviation de luxe ?
Face à ce constat, Greenpeace et plusieurs gouvernements européens plaident pour une fiscalité plus ambitieuse appliquée aux billets de première classe et de classe affaires. L’organisation propose un système de taxation progressive : 340 euros minimum pour un billet de première classe, 220 euros pour la classe affaires sur les vols long-courriers.
Les recettes générées serviraient à améliorer l’accessibilité des transports publics et à financer des mesures pour protéger le climat. Une coalition internationale de huit pays (dont France, Espagne et Kenya) soutient activement l’idée d’une réglementation propre à l’aviation de luxe, incluant aussi les jets privés. Ce mécanisme vise à réduire l’empreinte carbone des déplacements haut de gamme, en incitant une transition vers des mobilités moins polluantes.