Actualités météo | Plongée dans le futur : ils ont testé la vie à 50 °C dans un camion simulateur
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Plongée dans le futur : ils ont testé la vie à 50 °C dans un camion simulateur

Publié par Claire Krust , le 17 sept. 2025 à 10:22

Face à un avenir où les canicules extrêmes deviendront la norme, une remorque pas comme les autres sillonne la France pour faire vivre, l’espace de 30 minutes, un aperçu glaçant de ce qui nous attend… dans une chaleur écrasante.

Une femme dehors semble avoir très chaud

Une canicule grandeur nature… dans un camion

Imaginez : 50 °C, une chaleur sèche, étouffante, qui vous colle à la peau dès les premières secondes. Pas d’ombre, pas d’échappatoire. C’est exactement ce que propose le camion "Climate Sense", une remorque transformée en chambre climatique, conçue pour simuler les conditions extrêmes que la France pourrait connaître dès 2050.

À l'intérieur, les participants effectuent des tâches simples du quotidien – marcher, soulever des objets, résoudre des énigmes – dans une atmosphère digne du désert. Le but ? Sensibiliser concrètement aux conséquences du dérèglement climatique, bien plus efficacement qu’un long discours.

Le Climate Sense sillonne la France : son agenda peut être retrouvé ici.

Une idée venue de l’enfer… ou presque

L’inventeur de ce concept saisissant, c’est Christian Clot, explorateur franco-suisse et chercheur sur l’adaptation humaine aux milieux extrêmes. Habitué des environnements hostiles, il a décidé de transposer ses expériences à l’échelle du grand public.

Entre désert aride et jungle moite, il a confronté des volontaires à des conditions extrêmes pour observer leurs réactions. Ce savoir, il l’a mis au service d’un projet unique : faire ressentir le changement climatique au corps, pas seulement à l’esprit.

Témoignages d’une chaleur insoutenable

Des journalistes, des citoyens, des élus… Nombreux sont ceux qui ont tenté l’expérience à Marseille, Laval ou Sens. Tous en sont sortis transformés.

Reporterre décrit une sensation de panique dès les premières minutes : « En l’espace de deux minutes, le corps met automatiquement en place ses systèmes de refroidissement : vasodilatation des vaisseaux sanguins pour évacuer la chaleur, sudation abondante, respiration plus rapide. Ma complexion tourne au pivoine. Ma peau se transforme en membrane suintante, les cils collent, les gouttes de sueur chaude perlent du front au cou. »

Un journaliste de TPBM évoque une perte de concentration et de moyens : « La chaleur se fait de plus en plus accablante, le cerveau, lui, de moins en moins réactif, peine à se concentrer sur les jeux. J’ai la sensation de perdre mes moyens. »

Fanny Genioux, du département de la Mayenne, va plus loin et témoigne dans Ouest France : « il faudrait que les décideurs et responsables de travailleurs en extérieur fassent l’expérience. Cela les inciterait à adapter les horaires pour rendre leurs conditions plus supportables. »

Un message fort : s’adapter… ou souffrir

Loin d’être une simple animation, le projet « Climate Sense » est un outil d’alerte climatique. Il démontre à quel point notre corps, notre esprit et nos modes de vie sont mal préparés à ce qui nous attend. Déjà, certains pays frôlent régulièrement les 50 °C (comme la Turquie en 2021), et la France pourrait connaître ces extrêmes dès 2040-2050 selon les projections.

En rendant cette réalité palpable, le camion ouvre un débat urgent sur l’adaptation des infrastructures, du travail, de la santé publique. Et pose une question brutale : combien d’entre nous pourront supporter un monde à 50 °C ?