Actualités météo | Orage : est-il dangereux de dormir la fenêtre ouverte ?
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Orage : est-il dangereux de dormir la fenêtre ouverte ?

Publié par Claire Météocity , le 09 sept. 2025 à 11:56

Lorsque la chaleur étouffante s’installe, de nombreux Français laissent leur fenêtre entrouverte la nuit pour espérer capter un souffle d’air frais. Mais quand un orage éclate, ce geste peut-il mettre en danger la sécurité des occupants ?

Eclairs et orage

Pourquoi l’orage pose-t-il problème avec une fenêtre ouverte ?

Un orage nocturne est rarement anodin : en juin 2022, plus de 30 000 éclairs ont été recensés en 24 heures sur la seule région Nouvelle-Aquitaine, causant des dégâts à Bordeaux et Limoges. Que se passe-t-il si on dort la fenêtre ouverte ? Est-on davantage exposé à la foudre ? Le vent peut-il devenir dangereux jusqu’à l’intérieur de la chambre ?

La foudre suit le chemin le plus court vers la terre, et une fenêtre ouverte peut, dans de rares cas, servir de voie d’entrée, surtout en présence d’humidité ou d’éléments métalliques (garde-corps, radiateur sous la fenêtre).

Un impact direct est exceptionnel, mais le risque de blessure existe : en 2023, un habitant de Clermont-Ferrand a été projeté au sol par une décharge ayant traversé l’encadrement de sa fenêtre restée ouverte.

Foudre : un risque réel, mais rare

Selon le Haut Conseil de la santé publique : La foudre peut pénétrer un bâtiment par des ouvertures, causer des dommages matériels et mettre en danger les occupants.

Même si la majorité des impacts de foudre concernent les toitures et les arbres, une ouverture non protégée augmente la probabilité de propagation de l’arc électrique à l’intérieur du logement, notamment en présence d’un courant d’air ou de surfaces humides.

Vents violents, pluie et débris : des scénarios à ne pas négliger

Les rafales d’orage dépassent régulièrement 100 km/h dans les secteurs exposés : à Valence en juillet, ou à Lille lors des épisodes orageux de mai 2023.

Dormir la fenêtre ouverte, c’est risquer de voir la pluie s’engouffrer brutalement, de projeter des objets (pots de fleurs, stores) ou de faire voler en éclats les vitres sous l’effet du vent. À Marseille, plusieurs blessés légers ont été recensés en 2021 après le passage d’un orage supercellulaire ayant brisé des fenêtres restées ouvertes dans des immeubles anciens.

En cas de grêle, la situation peut devenir critique : des grêlons de plus de 5 cm de diamètre ont été observés dans la Drôme et le Centre en 2022, causant des destructions d’huisseries et des infiltrations d’eau importantes.

Ce que disent les recommandations officielles

Météo-France et le ministère de l’Intérieur rappellent, lors des alertes vigilance orange ou rouge orages, la nécessité de fermer portes, fenêtres et volets dès les premiers grondements. Cette consigne vise à éviter la pénétration de la foudre, la casse des vitres et la dispersion de débris à l’intérieur, surtout dans les logements en étage élevé ou isolés.

Dans les départements du Gard, de l’Hérault ou des Landes, chaque été, les pompiers interviennent sur des dizaines d’habitations inondées ou endommagées après des orages, faute d’ouverture fermée à temps.

En ville, l’accumulation d’eau de pluie par une fenêtre ouverte peut aussi entraîner des courts-circuits ou des dégâts sur les équipements électriques (ordinateurs, prises, box internet), avec parfois des incendies domestiques.

Chaleur nocturne et multiplication des orages : un cocktail risqué

Le changement climatique accentue la fréquence et la puissance des orages en France. Selon Copernicus et l’IPCC, on pourrait voir, d’ici 2050, 30 % de foudroiements supplémentaires sur l’Hexagone, et des vagues de chaleur nocturne de plus en plus fréquentes. Les villes comme Paris, Lyon ou Toulouse connaissent déjà des nuits tropicales où la température ne descend pas sous les 20 °C, poussant à aérer, parfois au détriment de la sécurité.

En août 2023, à Paris, plusieurs appartements ont été touchés par des infiltrations d’eau et des dégâts électriques à cause de fenêtres laissées ouvertes sous un orage soudain, alors même que la température n’avait pas baissé. Les épisodes de sécheresse suivis de pluies intenses aggravent les risques de ruissellement et de débordements dans les logements en rez-de-chaussée.