| VIDEO - Incendies au Canada : des milliers d’évacuations et une fumée jusqu’en Europe

VIDEO - Incendies au Canada : des milliers d’évacuations et une fumée jusqu’en Europe

Claire Krust

Publié par Claire Krust

Publié le 06 juin 2025 à 12:23

Depuis plusieurs semaines, le Canada fait face à une série d’incendies particulièrement violents et précoces. Des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées et la fumée de ces feux atteint désormais l’Europe, illustrant la gravité d’une situation qui s’aggrave d’année en année.

incendie Canada

Des incendies hors de contrôle : une situation exceptionnelle au cœur du Canada

Depuis le début de l’année 2025, plus de 2,2 millions d’hectares de forêts ont déjà brûlé au Canada, soit une superficie supérieure à celle de la Slovénie. Cette vague de feux de forêt, particulièrement virulente et précoce, touche principalement le centre et l’ouest du pays, avec des provinces comme l’Alberta, la Colombie-Britannique, le Saskatchewan et le Manitoba en première ligne.

Actuellement, plus de 200 incendies sont actifs à travers le Canada, dont la moitié échappent totalement au contrôle des secours. Le 4 juin, 7 nouveaux départs de feu ont été recensés, preuve d’une situation très évolutive et tendue. Parmi ces incendies, certains sont qualifiés de « mégafeux », comme celui de Pisew Fire, qui a déjà ravagé plus de 140 000 hectares et reste très difficile à maîtriser.

Chaque été, le Canada est confronté aux incendies de forêt. Toutefois, les spécialistes signalent que la saison 2025 est marquée par une intensité et une précocité inhabituelles. Cette situation fait écho à l’année 2023, déjà qualifiée d’apocalyptique, où plus de 15 millions d’hectares avaient été détruits.

Des évacuations massives et une mobilisation sans précédent

Plus de 31 000 personnes ont été évacuées depuis le début de ces incendies, souvent forcées de quitter leurs domiciles pour parcourir plusieurs centaines de kilomètres, à la recherche d’un abri sécurisé. Des villages entiers, comme La Ronge dans le Saskatchewan, ont été totalement vidés de leurs habitants devant la progression rapide des flammes. Cette commune d’environ 2 500 habitants a vu ses commerces détruits et ses rues envahies par la fumée.

Face à l’ampleur de la crise, l’état d’urgence a été déclaré dans plusieurs provinces, notamment au Saskatchewan et au Manitoba. Les pompiers canadiens, mais aussi américains, sont mobilisés à grande échelle : 140 pompiers venus des États-Unis sont venus prêter main-forte à leurs collègues canadiens. L’armée a également été sollicitée pour évacuer des zones difficiles d’accès, notamment des réserves autochtones fortement touchées.

Les autorités insistent sur le fait que la sécurité des populations reste la priorité absolue, alors que ces évacuations massives bouleversent la vie de milliers de familles et entraînent des pertes matérielles considérables.

Des conséquences environnementales et sanitaires majeures, jusqu’en Europe

Outre les pertes humaines et matérielles, ces incendies ont un impact environnemental et sanitaire très important. La fumée dégagée par les feux affecte fortement la qualité de l’air sur une vaste partie du Canada et des États-Unis voisins. Certains jours, le ciel prend une teinte orange inhabituelle, et la visibilité est réduite à cause des particules en suspension.

L’ampleur du panache de fumée est telle que les vents ont transporté ces particules jusqu’en Europe. Depuis le week-end dernier, on observe en France des ciels laiteux et des couchers de soleil colorés, preuve de la distance parcourue par cette pollution. Plusieurs alertes qualité de l’air ont été émises aux États-Unis, et la situation est suivie de près par les services météorologiques européens.

La forêt boréale, particulièrement touchée, est une zone difficile d’accès où les ressources pour lutter contre les feux sont limitées. Les conséquences à long terme sur les écosystèmes forestiers et la faune restent préoccupantes.

Des causes multiples : climat, sécheresse et activité humaine

Les experts sont unanimes : le réchauffement climatique joue un rôle clé dans la multiplication et l’intensification de ces incendies. Le printemps 2025 a été marqué par des températures anormalement élevées, une sécheresse prolongée et des vents violents qui ont favorisé l’assèchement rapide de la végétation.

La diminution précoce du manteau neigeux a également contribué à rendre les sols encore plus vulnérables. Dans ce contexte fragile, la majorité des incendies sont déclenchés accidentellement par des activités humaines : feux de camp mal éteints, passage de trains ou de véhicules dans des zones très sèches, ou encore travaux provoquant des étincelles.

Ce cocktail explosif explique pourquoi les feux s’étendent si rapidement, malgré la mobilisation de moyens importants.

Des répercussions sociales et économiques profondes

Les incendies ne se contentent pas d’endommager les forêts : ils perturbent aussi la vie quotidienne des habitants et l’économie. Plusieurs sites pétroliers ont été temporairement arrêtés en Alberta, provoquant des pertes économiques. Les communautés autochtones, souvent situées dans des zones reculées, sont particulièrement touchées et doivent affronter des pertes territoriales majeures.

La répétition de ces épisodes extrêmes nourrit l’inquiétude : en effet, les prévisions annoncent une saison des feux au-dessus de la normale jusqu’en août 2025. Les témoins sur place décrivent une situation « chaotique », où les secours luttent sans relâche contre des flammes qualifiées de « monstre ».

Un défi pour l’avenir : s’adapter et tirer des leçons

La succession d’années marquées par des incendies records oblige le Canada à repenser sa stratégie face à ces catastrophes naturelles, qui sont amenées à se répéter et à s’intensifier. La mobilisation internationale, la prévention des départs de feu et l’adaptation des infrastructures deviennent des enjeux majeurs.

L’expérience de 2025 souligne l’importance de la préparation collective et du partage d’informations pour limiter les dégâts, protéger les populations et préserver l’environnement.