Actualités météo | Le cycle mondial de l’eau de plus en plus instable : l’ONU alerte sur des extrêmes inédits
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Le cycle mondial de l’eau de plus en plus instable : l’ONU alerte sur des extrêmes inédits

Publié par Météocity , le 18 sept. 2025 à 09:38

Le rapport 2024 de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dresse un constat alarmant : le cycle de l’eau sur Terre se dérègle, oscillant entre sécheresses sévères et inondations records. Cette instabilité, exacerbée par le changement climatique, met en péril l’accès à l’eau, la sécurité et les moyens de subsistance de milliards d’êtres humains. Quelles régions sont les plus touchées ? Quels risques pour les populations et l’environnement ? On fait le point sur cette nouvelle alerte scientifique.

Une femme plonge sa main dans l'eau d'une rivière

Des déséquilibres extrêmes dans le cycle de l’eau

Au cours de l’année 2024, le monde a connu sa température la plus élevée jamais enregistrée. Dans ce contexte, le cycle de l’eau s’est montré plus erratique que jamais. Seul un tiers des bassins fluviaux de la planète ont affiché des débits « normaux » selon les données issues de la modélisation hydrologique, d’observations satellitaires et des stations locales.

Les deux tiers restants ont été confrontés à des épisodes extrêmes, que ce soit des sécheresses majeures ou des inondations records. Parmi les régions les plus touchées par la sécheresse, on note le bassin amazonien et d’autres parties de l’Amérique du Sud, ainsi que l’Afrique australe. A contrario, certaines zones d’Afrique, d’Asie et d’Europe centrale ont subi des précipitations bien supérieures à la moyenne.

Cette situation n’est pas isolée : c’est la sixième année consécutive où le cycle hydrologique mondial présente des déséquilibres majeurs.

Des conséquences humaines et environnementales majeures

Sécheresse, inondations et déplacements forcés

En Afrique tropicale, les précipitations exceptionnelles de 2024 ont provoqué la mort de 2 500 personnes et forcé 4 millions d’habitants à quitter leur foyer. L’Asie et le Pacifique ont également été frappés par des records de pluviométrie et des cyclones tropicaux, causant plus de 1 000 décès. En Europe, les inondations ont été les plus graves depuis 2013.

Ces événements extrêmes ont des répercussions en cascade sur les économies locales, la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau potable.

Fonte des glaciers et montée des mers

Toutes les régions glaciaires du globe ont connu une perte généralisée pour la troisième année consécutive. L’OMM estime que 450 gigatonnes de glace ont fondu en un an, l’équivalent d’un bloc de glace de 7 km de côté ou de l’eau nécessaire pour remplir 180 millions de piscines olympiques.

Cette fonte ajoute environ 1,2 mm au niveau moyen de la mer chaque année, ce qui augmente le risque d’inondations pour des centaines de millions de personnes vivant sur les littoraux.

Un accès à l’eau de plus en plus menacé

Aujourd’hui, 3,6 milliards de personnes font face à une pénurie d’eau au moins un mois par an. D’après les prévisions de l’ONU, ce chiffre pourrait franchir le seuil de 5 milliards d’ici 2050, accentuant la pression sur les ressources et la nécessité de politiques d’adaptation urgentes.

L’Objectif de développement durable n°6 – garantir l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous – semble de plus en plus difficile à atteindre, alors que les déséquilibres du cycle hydrologique s’intensifient.