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La Niña : comment ce phénomène météo influence-t-il notre climat ?

Publié par Claire Météocity , le 19 oct. 2025 à 10:27

La Niña bouleverse régulièrement le climat mondial, provoquant sécheresse, inondations ou cyclones selon les régions.

Océan

Qu’est-ce que La Niña ? Un phénomène clé du climat mondial

La Niña désigne une phase du cycle ENSO (El Niño Southern Oscillation), alternant avec El Niño. Lors d'un épisode La Niña, les vents alizés se renforcent au-dessus du Pacifique tropical, poussant les eaux chaudes vers l’ouest (vers l’Indonésie et l’Australie). 

Résultat : le centre et l’est du Pacifique équatorial voient la température de surface de la mer baisser de 0,5 à 1,5 °C par rapport à la normale.

Ce refroidissement de l’océan perturbe les échanges d’énergie avec l’atmosphère, modifiant la trajectoire des courants-jets, la formation des zones de pluie et la distribution de la chaleur sur le globe. La Niña s’installe généralement entre l’automne et le printemps, durant de 9 à 12 mois, mais certains épisodes peuvent durer jusqu’à deux ans.

Quels impacts sur la météo mondiale et en France ?

Les conséquences de La Niña sont multiples, variant selon les continents :

  • Asie du Sud-Est, Australie : précipitations accrues, risques d’inondations et de cyclones tropicaux renforcés.
  • Afrique de l’Est, Amérique du Sud (Pérou, Équateur) : sécheresses marquées, pertes agricoles, risques accrus d’incendies.
  • États-Unis (Sud) : hivers plus froids et humides, alors que le Nord connaît des conditions plus sèches.
  • Atlantique Nord : la saison des ouragans tend à être plus active lors des années La Niña, avec un risque accru pour les Caraïbes et le sud des États-Unis.
  • France et Europe : l’influence est plus indirecte, mais certains hivers peuvent être plus froids et secs, ou au contraire plus humides selon la position du courant-jet. Les épisodes La Niña modifient la circulation atmosphérique, ce qui influence les régimes de précipitations et de températures sur le Vieux Continent.

Le dernier épisode La Niña (2020-2023) a coïncidé avec des sécheresses extrêmes en Afrique de l’Est, des récoltes difficiles en Amérique du Sud, mais aussi des hivers plus rudes sur une partie de l’Europe centrale.

La Niña et changement climatique : effet cumulatif ou opposition ?

À l’ère du réchauffement global, La Niña continue de jouer un rôle majeur dans la variabilité climatique. Selon le GIEC, ce phénomène ne contredit pas le réchauffement : il module temporairement la hausse des températures mondiales. Ainsi, les années La Niña sont souvent moins chaudes à l’échelle globale que les années El Niño, mais elles restent plus chaudes que les La Niña d’il y a 50 ans.

Les chercheurs surveillent l’évolution de la fréquence et de l’intensité des épisodes La Niña. Plusieurs modèles climatiques suggèrent que le changement climatique pourrait rendre ces phénomènes plus intenses ou irréguliers à l’avenir, bouleversant davantage les régimes de pluie et de sécheresse, notamment dans les zones déjà vulnérables.

Tableau : Effets majeurs de La Niña selon les régions

RégionEffets principauxPériode d’occurrence
Australie, IndonésiePluies abondantes, inondations, cyclonesOctobre à avril
Afrique de l’EstSécheresse, pénurie d’eauNovembre à mars
Amérique du Sud (côte Ouest)Sécheresse, baisse des rendements agricolesDécembre à mai
États-Unis (Sud)Hivers froids et humidesDécembre à février
Atlantique NordSaisons cycloniques plus activesJuin à novembre