Actualités météo | Hiver 2025‑2026 : il va faire froid, oui ou non ?
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Hiver 2025‑2026 : il va faire froid, oui ou non ?

Publié par Météocity , le 24 nov. 2025 à 17:15

Un net rafraîchissement fin novembre a relancé l’idée d’un hiver rigoureux. En parallèle, une vidéo virale annonce un scénario « cataclysmique ». Les tendances saisonnières établies fin novembre indiquent pourtant un hiver globalement plus doux que la normale en France et en Europe, avec des épisodes froids possibles mais ponctuels. 

Une femme avec un bonnet et une écharpe

Tendances saisonnières : un hiver plus doux, mais pas uniformément

Les projections publiées fin novembre, correspondant aux prévisions saisonnières, indiquent, pour la France et une large part de l’Europe, un trimestre décembre‑janvier‑février légèrement au‑dessus des normales.

Cette douceur attendue reste moins marquée que lors de certains hivers récents, comme 2019‑2020 (+2,7 °C) ou 2023‑2023 (+2,0 °C). À l’échelle de la France, la saison 2024‑2025 s’est établie autour de +0,6 °C. On se dirige donc vers un excédent thermique probable, mais d’ampleur modérée à l’échelle nationale.

Important : ces prévisions expriment une moyenne sur trois mois. On doit s’attendre à des oscillations notables, avec des créneaux plus doux, puis d’autres nettement plus frais, voire hivernaux, selon les configurations atmosphériques.

Une moyenne trimestrielle n’exclut pas des épisodes hivernaux

Les tendances saisonnières ne décrivent pas le détail de chaque semaine. Elles indiquent une probabilité accrue de douceur, sans exclure des séquences froides brèves. Un vortex polaire instable pourrait d’ailleurs favoriser, dans les prochains mois, une alternance de régimes avec des décrochages d’air froid.

Le « vortex polaire » correspond à une vaste structure dépressionnaire située aux hautes latitudes. Lorsqu’il se fragilise ou se déforme, des masses d’air arctiques peuvent glisser vers les moyennes latitudes. Une « coulée froide » est justement cet afflux d’air polaire vers nos régions, parfois suffisant pour ramener des gelées généralisées et de la neige jusqu’en basse altitude.

Concrètement, même dans un hiver plus doux que la normale, on peut observer quelques jours de froid marqué, localement neigeux. Cela reste compatible avec une moyenne saisonnière positive.

Fin novembre : un rafraîchissement notable, mais banal pour la saison

Le refroidissement observé fin novembre s’inscrit dans ce schéma. Les températures se sont retrouvées 4 à 6 °C sous les normales, avec des gelées généralisées, parfois fortes entre les Ardennes et le plateau lorrain. L’air a déboulé depuis la mer du Nord, apportant un peu de neige jusqu’en plaine dans le Nord‑Est, et des chutes plus marquées sur les Pyrénées.

Ces valeurs correspondent plutôt à ce que l’on observe habituellement en décembre ou janvier. Des épisodes comparables ont déjà été relevés au cours des hivers 2005, 2007, 2010 et 2013. La vague de froid de janvier 1985 reste, elle, d’une toute autre ampleur, avec une température moyenne nationale de ‑9,9 °C le 16 janvier, deuxième journée la plus froide jamais mesurée en France.

Autre repère utile : malgré un épisode de froid et de neige le 21 novembre 2024 sur la moitié Nord, l’hiver 2024‑2025 s’est finalement révélé doux. Un avant‑goût hivernal en novembre ne préjuge donc pas du caractère de l’ensemble de la saison.

Désintox : pas d’« hiver cataclysmique » annoncé

Une vidéo virale publiée le 18 novembre affirme l’arrivée de « la plus violente saison depuis 1985 », promet une « méga‑tempête de neige » sous 2 à 3 semaines et évoque un « préplan d’urgence ». Rien ne permet de valider ces annonces. À cette échéance, on ne peut pas garantir un événement extrême précis, encore moins sa localisation et son intensité.

Le contexte joue sur la perception : dans un climat qui se réchauffe, les vagues de froid deviennent moins fréquentes, tandis que les vagues de chaleur s’intensifient. Un épisode « normal » des années 1980 peut paraître plus marquant en 2025, surtout après un automne doux. Cela ne transforme pas un rafraîchissement banal en menace exceptionnelle.

Exemple récent : la France a bien connu de la neige en plaine le samedi 22 novembre 2025 dans certaines zones, sous l’effet d’une coulée froide. C’est un signal hivernal classique, cohérent avec la saison, et compatible avec une tendance trimestrielle globalement douce.

Ce que l’on peut attendre pour l’hiver 2025‑2026

À ce stade, le scénario le plus probable est un hiver plus doux que la normale à l’échelle de la France et de l’Europe, avec des excédents thermiques moyen autour de +0,5 à +1,0 °C. Cela n’empêchera pas des fenêtres de froid de quelques jours, potentiellement accompagnées de neige jusqu’en plaine, selon les régions.

  • Tendance dominante : douceur plus fréquente, alternance de régimes.
  • Épisodes froids : possibles, souvent brefs, liés aux décrochages d’air polaire.
  • Neige : risque ponctuel en plaine lors des coulées froides, plus durable en montagne.
  • Incertain : pas de signal fiable pour un hiver durablement rigoureux à l’échelle nationale.

FAQ

Peut‑on prévoir une « méga‑tempête de neige » plusieurs semaines à l’avance ?

Non. Les tendances saisonnières donnent un signal moyen sur 3 mois, pas le détail événementiel. À l’échelle de 2 à 3 semaines, l’incertitude reste trop grande pour annoncer un épisode extrême précis.

Que signifie une anomalie de +0,7 à +0,9 °C sur l’hiver ?

C’est un excédent moyen sur décembre‑janvier‑février par rapport aux normales. La saison est globalement plus douce, mais on peut connaître des jours très froids au sein de cette moyenne.

Un hiver doux exclut‑il la neige en plaine ?

Non. Des coulées froides peuvent amener de la neige jusqu’en plaine, comme observé le 22 novembre 2025 par endroits. Ces épisodes restent souvent brefs.

L’hiver 2025‑2026 peut‑il ressembler à 1985 ?

Rien ne l’indique. La vague de froid de janvier 1985 fut exceptionnelle, avec ‑9,9 °C de moyenne nationale le 16 janvier. Les projections actuelles ne pointent pas vers un tel scénario.

Pourquoi un épisode « normal » paraît‑il plus marqué aujourd’hui ?

Le réchauffement climatique rend les épisodes froids moins fréquents et les épisodes chauds plus fréquents. Le contraste avec un automne doux peut amplifier la perception d’un froid pourtant saisonnier.