Avion : les turbulences seront plus fréquentes et plus violentes à cause du climat
Les turbulences en avion, redoutées par de nombreux voyageurs, deviennent plus fréquentes et plus intenses. Le changement climatique bouleverse l’atmosphère et multiplie ces secousses en vol.

Changement climatique : un facteur clé dans la hausse des turbulences
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre 1980 et 2021, la fréquence des turbulences a bondi de 60 à 155 % dans plusieurs régions du monde, allant de l’Atlantique Nord à l’Asie de l’Est. La cause ? Le réchauffement climatique qui modifie la dynamique de l’atmosphère.
D’après une étude de l’université de Reading publiée en 2023, chaque degré Celsius supplémentaire à la surface du globe entraîne une hausse marquée des turbulences : +9 % en hiver et +14 % en été pour les turbulences dites « en air clair ». Ce phénomène, autrefois limité à certaines saisons, s’étend désormais à toute l’année.
Quels types de turbulences ? Les plus dangereuses sont invisibles
On distingue trois grandes familles de turbulences :
- Les turbulences convectives : générées par les courants d'air des nuages et orages, souvent détectables par radar.
- Les turbulences orographiques : elles surviennent au-dessus des montagnes, là où le relief perturbe les flux d'air.
- Les turbulences en air clair : invisibles, elles se forment à haute altitude, entre 10 et 12 km, sous l’effet des vents d’ouest rapides. Ce sont elles qui posent le plus de problèmes aux avions modernes.
Le réchauffement renforce la vitesse et le cisaillement de ces vents, provoquant des secousses soudaines, parfois sans signe avant-coureur. Résultat : les fameux « trous d’air » deviennent plus courants, notamment sur les grands axes transatlantiques.
Turbulences : quelles conséquences pour les voyageurs ?
Même si les avions peuvent résister à ces phénomènes, les dégâts concernent surtout les passagers et le personnel de bord. Entre 2009 et 2024, 207 personnes ont été blessées à cause de turbulences, parfois gravement. En 2024, un vol Singapore Airlines a même fait un décès, tandis que 40 passagers d’Air Europa ont été blessés lors d’un autre épisode.
Selon John Abraham, professeur à l’université St. Thomas, « le principal risque, c’est la blessure des passagers qui ne portent pas leur ceinture ». Le personnel navigant est aussi en première ligne, car souvent debout lors des secousses.
Source : Sciences et avenir