Italie : des locaux excédés par les touristes décident de... les faire payer

Des paysages pris d’assaut par le surtourisme

On l’a tous vu passer : des clichés parfaits des Dolomites, partagés par milliers sur Instagram et TikTok, ont fait exploser la popularité de la région d'Italie. Mais cette visibilité attire chaque année toujours plus de visiteurs, au point de saturer certains itinéraires et de fragiliser l’environnement.

Quels sont les effets concrets du surtourisme sur place ? L’affluence génère :

• Une forte dégradation des pâturages et des sols
• Des déchets abandonnés sur les sentiers
• Le passage non autorisé sur des terrains agricoles privés

Certains spots phares, très recherchés pour leurs panoramas spectaculaires, se retrouvent ainsi surchargés, mettant à mal la biodiversité locale et la tranquillité des habitants.

Voici, dans la vidéo ci-dessous, un aperçu des files d'attentes impressionnantes causées par le surtourisme dans les Dolomites.

🚨 Sunday in the Dolomites, Italy 🇮🇹

Overtourism is reaching an alarming level

If this trend of “traveling just for the social media photo” doesn’t stop, Italy will implode and worse, visiting it will become a miserable experience pic.twitter.com/a5xfCWx9pG

— Mambo Italiano (@mamboitaliano__) July 23, 2025

Tourniquets payants : une riposte inédite contre l’afflux massif

Face à cette pression touristique, quatre agriculteurs des Dolomites ont pris une décision inédite début juillet : installer un portique payant sur leur sentier privé menant au sommet du mont Seceda, à 2519 mètres d’altitude. L’accès aux 300 derniers mètres s’effectue désormais après paiement de 5 euros, en espèces ou par carte bancaire. Cette mesure cible directement les promeneurs venus immortaliser ces lieux rendus célèbres par les influenceurs.

Voici ce qui change concrètement pour les visiteurs :

• Un forfait de 5 € est requis pour accéder au tronçon final du sentier privé
• Les chemins alternatifs, plus longs mais gratuits, restent disponibles
• La mesure concerne spécifiquement les points de vue les plus populaires

Pour les agriculteurs, il s’agit avant tout de faire réagir les autorités et de limiter les dégradations. Georg Rabanser, propriétaire à Seceda, déplore que « chaque jour, des dizaines de personnes traversent et laissent des traces indésirables ». Malgré la mise en place de ces tourniquets payants, on observe toujours d’impressionnantes files de touristes devant les accès, preuve que la fréquentation reste très élevée.

Polémique et légalité : les tourniquets divisent la région

Cette initiative a rapidement divisé l’opinion locale. L’installation des tourniquets s’est faite sans autorisation officielle, alors que la réglementation italienne garantit le libre accès aux parcs naturels. L’office de tourisme a demandé la désactivation du dispositif, tout en mobilisant des gardes forestiers pour canaliser la foule sur les sentiers balisés et protéger les terrains agricoles.

Les visiteurs peuvent-ils contourner ce système ? Oui, mais cela implique d’emprunter des sentiers plus longs qui évitent les zones privées. La question se pose : jusqu’où ira la régulation du surtourisme dans les Dolomites ? Faut-il généraliser les tourniquets payants ou imaginer d’autres solutions pour préserver ces paysages uniques ?

À noter également :

• Triplement envisagé de la capacité des remontées mécaniques, source d’inquiétude pour les habitants
• Soutien de certains acteurs, comme Carlo Alberto Zanella du Club alpin du Haut-Adige, qui suggère même une hausse du tarif et une limitation du rôle des influenceurs

Préserver la nature : comment visiter les Dolomites autrement ?

Ce bras de fer entre habitants et touristes rappelle l’importance de préserver la montagne face au surtourisme. L’enjeu ? Trouver un équilibre entre accès aux paysages et respect de l’environnement, alors que la fréquentation menace pâturages et biodiversité.

On peut agir à son niveau pour visiter les Dolomites de façon responsable :

• Respecter les sentiers balisés et les zones privées
• Ramener tous ses déchets, même les plus petits
• Éviter les périodes d’affluence pour profiter d’une expérience plus authentique
• Soutenir les initiatives locales en faveur de la préservation