Été indien : de quoi parle-t-on exactement ?

Comment reconnaître un véritable été indien ?

L’expression été indien vient de l’Amérique du Nord, où elle désigne une période de temps exceptionnellement doux et stable après les premières gelées automnales. En France, le terme est souvent utilisé à tort pour désigner n’importe quel redoux automnal. Pourtant, les critères sont précis :

• L’été indien survient après une première période de froid (nuit avec gelée blanche, généralement passée la mi-octobre).
• Il dure plusieurs jours consécutifs (entre 3 et 7 jours, parfois plus dans le sud de la France).
• Les températures dépassent largement les normales saisonnières : on a mesuré jusqu’à 28 °C à Biarritz ou 25 °C à Paris lors de certains épisodes récents.
• Le ciel reste dégagé, les précipitations sont rares et la sécheresse peut s’accentuer.

Attention à ne pas confondre l’été indien avec l’été de la Saint-Martin (autour du 11 novembre) ou avec un simple redoux de septembre qui n’a rien d’exceptionnel sur le plan climatologique. 

Quels sont les mécanismes météo derrière l’été indien ?

L’été indien résulte d’une configuration anticyclonique durable. Lorsqu’un puissant anticyclone s’installe sur l’Europe occidentale, il bloque les perturbations atlantiques et garantit un temps sec, peu venteux et très ensoleillé. Parfois, un flux de sud-ouest vient renforcer cette douceur, faisant remonter de l’air chaud depuis la péninsule Ibérique ou l’Afrique du Nord.

Les températures peuvent alors dépasser de 5 à 10 °C les moyennes habituelles d’octobre ou de novembre. En 2022, par exemple, on a relevé plus de 30 °C à Dax et 29 °C à Toulouse lors d’un épisode spectaculaire. Ces conditions favorisent la sécheresse, le maintien du risque d’incendie et la persistance de certains pollens.

Le tableau ci-dessous compare les caractéristiques d’un été indien à celles d’un automne classique en France :

Un phénomène amplifié par le changement climatique ?

Depuis une vingtaine d’années, les épisodes de douceur automnale se multiplient en France. Selon Météo-France et le GIEC, la fréquence et l’intensité de ces étés indiens sont en hausse, notamment dans le Sud-Ouest, le bassin lyonnais ou la vallée du Rhône. On observe une augmentation de la durée des périodes de hautes températures tardives, ainsi qu’une sécheresse accrue des sols.

En 2022, l’été indien a touché des villes comme Bordeaux, Limoges et Clermont-Ferrand, avec des températures dépassant les 28 °C début novembre. Cette évolution a des conséquences concrètes : allongement du risque d’incendies, retards dans la chute des feuilles, prolongation de la présence des pollens et accentuation des tensions sur la ressource en eau.