Bruit d'explosion à Toulouse : un super-éclair a frappé près de la ville

Un phénomène météorologique rare : le superbolt

Le phénomène survenu à Toulouse correspond à ce que les spécialistes appellent un superbolt. Ce terme désigne un type d’éclair particulièrement intense, dont la puissance dépasse de loin celle des éclairs classiques. Les superbolts se produisent principalement en période hivernale, entre novembre et février, lorsque l’air froid favorise l’accumulation d’énergie électrique dans l’atmosphère.

Le 6 novembre 2025, vers 11h20, un éclair d’une intensité mesurée à 158 000 ampères a été détecté près de Balma, à l’est de Toulouse, non loin de la Cité de l’Espace et de l’aérodrome de Toulouse-Lasbordes. Selon les experts de Keraunos (Observatoire national des orages et tornades) et de Meteologix, cette valeur place cet impact dans les toutes premières occurrences de puissance enregistrées en France pour l’année 2025.

Une décharge ressentie dans toute l’agglomération toulousaine

L’impact s’est produit de façon isolée, sans orage visible ni tonnerre préalable. Le flash lumineux a été suivi d’un bruit sec et profond, faisant vibrer les vitres et sursauter de nombreux habitants. La secousse sonore a été perçue à des kilomètres à la ronde, dans des quartiers comme Montaudran, Soupetard, Côte Pavée, ainsi qu’à Balma, Quint-Fonsegrives, Saint-Orens, et jusqu’à Cornebarrieu, Colomiers, Saint-Alban ou Castelginest.

Dans certains bureaux proches de Balma-Gramont, le choc a généré des tremblements sensibles. Des clients de magasins dans l’est de Toulouse ont également été surpris par l’intensité du phénomène. Un témoin présent à Escalquens témoigne d’un éclair d’une grande luminosité, suivi d’un grondement inhabituellement long (près de 20 secondes), mais sans volume sonore très élevé.

Caractéristiques physiques et conséquences de l’impact

Ce superbolt se distingue des éclairs classiques par son mode de propagation. Là où un éclair ordinaire peut se ramifier, le superbolt trace une trajectoire directe entre le nuage et le sol, concentrant toute son énergie sur un point unique. Cette particularité explique l’intensité de la lumière et du bruit observés, ainsi que les effets ressentis.

Plusieurs quartiers de Toulouse et des communes voisines ont signalé des coupures d’électricité, notamment à Labège, où des salariés ont dû quitter leur poste. Malgré la puissance du phénomène, aucun dégât matériel ni blessé n’a été signalé selon les premiers retours. Les réseaux sociaux ont relayé de nombreux témoignages, certains habitants ayant d’abord cru à une explosion ou à un séisme.

Sur le plan scientifique, les superbolts restent rares : on en recense environ 8 000 sur 2 milliards d’éclairs dans le monde entre 2010 et 2018, selon les études internationales. L’événement toulousain s’inscrit donc parmi les épisodes météo les plus marquants de la fin d’automne dans l’agglomération.