Stations de ski des Vosges face au manque de neige : comment s’adaptent-elles pour sauver la saison touristique ?
La météo fait des siennes dans les Vosges en cet hiver 2025 ! Les stations de ski peinent à trouver leur manteau blanc habituel, mais ne manquent ni d’ingéniosité ni de ressources pour continuer à attirer les touristes sur leurs pistes… ou ailleurs. Voyons comment ces hauts lieux du tourisme hivernal se réinventent pour préserver la magie des vacances en montagne, malgré la douceur inédite des températures.
Des températures record qui bouleversent l’enneigement
Difficile d’imaginer des vacances à la neige sans… neige, et pourtant ! Cette année, les Vosges enregistrent un mois de décembre historiquement chaud, avec des températures dépassant de plusieurs degrés les normales de saison. À Gérardmer, le thermomètre a même grimpé jusqu’à +9,8°C par rapport aux valeurs de référence entre 1991 et 2020 – un vrai casse-tête pour les stations de ski du massif.
Cette situation s’inscrit dans une tendance lourde : 2025 est la troisième année la plus chaude sur le territoire national depuis plus d’un siècle. Résultat : l’enneigement naturel, habituellement fiable pour ouvrir les pistes durant les fêtes, fait cruellement défaut. Pas question pour les stations de baisser les bras : elles se battent pour offrir aux visiteurs l’expérience qu’ils sont venus chercher, quitte à sortir leur joker technologique…
Neige artificielle et snowfarming : des réponses limitées
Confrontées à la fonte du manteau blanc, La Bresse-Hohneck et Gérardmer misent sur la neige de culture, produite grâce à des canons à neige. Cette technique, devenue quasi incontournable dans le paysage du tourisme en montagne, permet de garantir une couche de neige minimale sur certaines zones. Mais elle implique une forte consommation d’eau et d’énergie, avec un impact non négligeable sur l’environnement.
Autre frein de taille : ces équipements ne fonctionnent que lorsque les températures frôlent 0°C, ce qui les rend inopérants en pleine vague de douceur hivernale. À Gérardmer, le front de la Mauselaine reste donc le seul secteur skiable, faute d’enneigement suffisant ailleurs. Ces efforts pèsent en outre sur les finances des stations déjà fragilisées, selon l’analyse de la chambre régionale des comptes du Grand Est.
Pour compenser ces limites, certaines stations testent désormais le « snowfarming ». Cette astuce consiste à stocker de la neige récoltée la saison précédente, protégée sous une couverture isolante, pour la réutiliser l’hiver d’après. Longtemps réservée à la Savoie, la pratique arrive progressivement dans les Vosges – une piste prometteuse pour réduire l’empreinte environnementale du tourisme blanc.
Quand le tourisme se réinvente : cap sur la diversification
Le manque de neige amène les stations à revoir leur copie et à diversifier leur offre pour séduire tous les visiteurs, qu’ils soient amateurs de glisse ou simples amoureux de la montagne. Place à la randonnée, au VTT, et même aux sports nautiques ! Cette évolution permet aux sites de rester vivants et dynamiques tout au long de l’année, et pas juste lors de la saison du ski.
La diversification s’avère payante : en ces vacances de Noël, La Bresse-Hohneck affiche entre 70 et 98 % de taux d’occupation, preuve que le tourisme local conserve tout son attrait. À Gérardmer, les chiffres sont également en forte hausse, avec 97 % des hébergements réservés sur la semaine du Nouvel An. On le voit : même sans poudreuse en abondance, la montagne vosgienne continue d’inspirer les voyageurs en quête de grand air et d’activités variées !
Enjeux et perspectives pour l’avenir du tourisme hivernal dans les Vosges
Si les stations parviennent, pour l’instant, à maintenir l’essentiel de leur fréquentation grâce à ces aménagements et alternatives, le contexte climatique interroge sur la viabilité à long terme du modèle actuel. L’augmentation des investissements en neige artificielle, bien que temporairement efficace, rencontre rapidement ses limites face aux aléas de la météo et aux préoccupations écologiques croissantes.
Le véritable défi consiste à inventer de nouvelles manières de faire vivre la montagne, avec une offre touristique moins dépendante d’un hiver rigoureux. Cela passe par l’inventivité, la protection du patrimoine naturel et la promotion de séjours actifs en toute saison. La passion qu’inspirent les paysages vosgiens suffit-elle à transformer la contrainte en opportunité ? À suivre…