Records absolus : Retour sur le Noël le plus froid jamais enregistré en Bourgogne-Franche-Comté
Chaque hiver, les températures extrêmes en Bourgogne-Franche-Comté rappellent que cette région figure parmi les plus froides de France. Noël marque souvent un pic d’observation du froid, et certains 25 décembre ont battu des records historiques. On fait le point sur les épisodes de Noël les plus rigoureux, avec un zoom particulier sur le « petit Sibérie » hexagonal, Mouthe, réputé pour ses hivers glacés et régulièrement cité dans les annales des froids extrêmes.
Mouthe : point névralgique du froid en France
Situé dans le département du Doubs, à 930 mètres d’altitude, Mouthe incarne le « village le plus froid de France » grâce à sa topographie et à son climat de type montagnard. Encadrée de forêts et installée au fond d’une vallée encaissée, la commune favorise la stagnation de l’air froid, phénomène appelé « cuvette froide ». Cela explique la fréquence remarquable des températures extrêmement basses, parfois comparables à celles observées en Sibérie centrale.
La région entière, notamment le Haut-Doubs et le Jura, connaît chaque hiver des épisodes de gel intense. Cette situation contraste avec d’autres localités de France où le froid est moindre, à l’exception d'autres zones "polaires" comme Aurillac, en Auvergne, souvent présentée comme l'une des villes les plus froides de France hors massifs montagneux.
Noël le plus froid : -28,1 °C à Mouthe en 1962
Le 25 décembre 1962 reste gravé dans la mémoire météorologique régionale : la station météorologique de Mouthe y a mesuré une température minimale de -28,1 °C, soit l’un des extrêmes les plus marquants recensés en France à cette période de l’année. La neige abondante et un ciel dégagé ont créé les conditions parfaites à une déperdition maximale de chaleur durant la nuit de Noël, phénomène accentué par l’absence de vent et une couverture neigeuse supérieure à 30 cm.
Ce record, qui n’a jamais été égalé un 25 décembre en Bourgogne-Franche-Comté, positionne la région au sommet des classements français concernant les froids de Noël. Plusieurs autres Noëls affichent également des températures descendues en dessous de -15 °C à Mouthe ou dans les proches plaines du Doubs, du Jura et de Haute-Saône.
L’ombre portée du record national : -41,2 °C en 1985
Si l’on interroge la mémoire du froid en France, le 13 janvier 1985 reste la date de référence avec -41,2 °C à Mouthe, un record absolu national. Pourtant, la dimension symbolique de Noël reste prépondérante dans les esprits, d’autant que Mouthe détient une longue série de records (70 jours de gel chaque année en moyenne).
À noter que chez nos voisins, des records encore plus spectaculaires sont enregistrés : la ville la plus froide du monde, Verkhoyansk en Sibérie, dépasse régulièrement les -50 °C l’hiver. En France, ce sont donc les plateaux du Jura et les villages d’altitude, comme Mouthe et parfois La Brévine en Suisse voisine, qui restent en tête pour les basses températures estivales et hivernales.
Des villes au coude à coude : Aurillac, Mouthe et les autres
Lorsque l’on aborde la ville la plus froide de France en moyenne annuelle, Aurillac, située dans le Cantal, revient souvent. Cette ville d’altitude détient la palme des hivers rudes pour une préfecture. Cependant, c’est bien Mouthe qui brille pour les records absolus, notamment en hiver et lors des fêtes de fin d’année. D’autres localités comme Saint-Léger-Vaux, dans la Nièvre, connaissent également des coups de froid notables, mais les records restent détenus par la Franche-Comté.
L’été à Mouthe n’est pas pour autant doux : le thermomètre peut afficher moins de 0 °C en pleine saison estivale, ce qui fait du village l’un des rares en France à enregistrer des gelées tout au long de l’année, phénomène soumis aux effets de la « cuvette froide ».
Noël 2025 : un contraste notable avec les années récentes
Le Noël 2025 s’annonce sous le signe du froid, une situation qui rappelle les grands hivers du passé, à rebours de la tendance aux hivers doux, observée en 2022 et 2023 notamment. Les prévisions annoncent en effet un flux continental froid, susceptible d’entraîner des valeurs négatives persistantes, notamment sur le Jura, le Doubs et l’ensemble de la Bourgogne-Franche-Comté. Cette inversion de tendance confirme le caractère imprévisible du climat régional, où les extrêmes restent possibles même au XXIe siècle.
On pourra donc suivre de près l’évolution des températures pour ce prochain Noël, même si battre les -28,1 °C de 1962 demeure hautement improbable. Les gestes de prudence et d’adaptation restent primordiaux dans cette région habituée mais jamais résignée face au froid.
Tableau : Les records de froid à Noël en Bourgogne-Franche-Comté
| Date | Localité | Température minimale (°C) | Altitude (m) |
|---|---|---|---|
| 25 décembre 1962 | Mouthe | -28,1 | 930 |
| 25 décembre 2001 | La Chaux (Doubs) | -20,7 | 950 |
| 25 décembre 1986 | Pontarlier | -18,5 | 837 |
| 25 décembre 2010 | Saint-Léger-Vaux | -14,9 | 210 |
FAQ - Questions fréquentes
Le Noël le plus froid jamais enregistré en Bourgogne-Franche-Comté a eu lieu à Mouthe le 25 décembre 1962, avec une température minimale mesurée de -28,1 °C. Cet épisode historique positionne la région parmi les plus froides de France, et reste à ce jour un record inégalé pour un 25 décembre dans la région.
Mouthe est surnommé le "village le plus froid de France" en raison de sa situation géographique particulière : situé à 930 mètres d’altitude, encadré de forêts et niché dans une vallée encaissée, il favorise la stagnation de l’air froid, dite "cuvette froide". Ce phénomène explique la fréquence des températures extrêmement basses, hivernales comme estivales.
Mouthe détient le record national absolu de froid avec -41,2 °C relevés le 13 janvier 1985. Ce village cumule aussi la plupart des records régionaux de Bourgogne-Franche-Comté, notamment pour la période de Noël, et se distingue par une moyenne de 70 jours de gel chaque année.
Les records de froid à Noël s’expliquent par une combinaison de facteurs climatiques : neige abondante, ciel dégagé, stagnation de l’air froid dans les vallées et absence de vent. À Mouthe, en 1962, une épaisse couverture neigeuse et une nuit claire ont permis une déperdition thermique maximale, menant à des valeurs extrêmes.
Pour affronter un Noël froid, il est conseillé de superposer les couches de vêtements isolants, porter des accessoires chauds, limiter les sorties lors de gels intenses, vérifier son véhicule (batterie, pneus neige, liquide antigel), protéger les canalisations extérieures et suivre attentivement les prévisions météo locales, surtout en altitude.
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