Actualités météo | Les orages sont-ils plus violents à cause du réchauffement climatique ? Analyse
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Les orages sont-ils plus violents à cause du réchauffement climatique ? Analyse

Publié par Claire Krust , le 19 juil. 2025 à 11:13

Les orages impressionnent chaque année, et certains épisodes récents ont marqué les esprits par leur intensité et leurs dégâts. Mais le changement climatique rend-il vraiment les orages plus fréquents, ou a-t-on surtout affaire à des phénomènes plus puissants et plus visibles ? On fait le point sur ce que disent les experts et les dernières observations.

Eclairs et orage

Orages : une fréquence stable malgré le climat qui change

L’idée reçue d’une augmentation du nombre d’orages en France n’est pas confirmée par les observations. Depuis 1997, les données ne montrent pas d’évolution notable sur la fréquence des orages, selon Christelle Robert, prévisionniste.

Serge Zaka, docteur en agroclimatologie, confirme : "les études scientifiques ne sont pas en accord sur une hausse des risques d’orages". Ainsi, il n’y a pas plus d’orages qu’avant, malgré une impression de multiplication de ces phénomènes.

Certaines années, les épisodes marquants se succèdent, mais cela ne traduit pas une tendance générale à l’augmentation. Les phénomènes spectaculaires restent donc, pour l’instant, des événements ponctuels et non une nouvelle norme.

Des orages plus pluvieux et potentiellement plus destructeurs

Si la fréquence reste stable, l’intensité des précipitations lors des orages évolue. Les experts constatent des pluies plus abondantes en peu de temps, parfois jusqu’à 40 mm en une heure. Ce phénomène est lié à l’atmosphère plus chaude : chaque degré supplémentaire permet à l’air de contenir 7 % de vapeur d’eau en plus, ce qui alimente les orages.

Dans certaines régions comme les Cévennes, les cumuls de pluie liés aux orages ont augmenté de 15 à 22 % en cinquante ans. Cela favorise les inondations soudaines et rend les conséquences des orages plus marquantes, surtout lorsque l’urbanisation rend les zones plus vulnérables.

Grêle et rafales : une intensité à surveiller

Concernant la grêle, les études n’indiquent pas une hausse du nombre d’épisodes. Toutefois, les experts signalent une suspicion sur l’augmentation de la taille des grêlons, favorisée par le réchauffement de l’air. Ces dernières années, des grêlons de plus de 5 cm, voire jusqu’à 7 cm, ont été observés lors de certains orages récents, notamment dans le sud-ouest et en Île-de-France.

Pour autant, il n’existe pas de consensus scientifique sur une tendance claire à l’augmentation de la taille ou du nombre de grêlons. Les dégâts importants observés récemment sont aussi liés à la concentration d’impacts en zones urbaines et à la saturation des réseaux d’évacuation.

Pourquoi cette impression d’orages plus fréquents ?

L’impression d’une hausse des orages tient beaucoup à la médiatisation et à la diffusion rapide des images sur les réseaux sociaux. Chacun peut filmer, partager, et relayer les conséquences d’un épisode orageux, ce qui donne le sentiment que ces phénomènes sont plus courants qu’autrefois.

De plus, les dégâts matériels sont davantage mis en avant, surtout lorsqu’ils touchent des zones d’habitation dense ou des infrastructures majeures (trains, écoles, routes). Ces situations, bien relayées, marquent les esprits : mais elles n’indiquent pas nécessairement une hausse réelle de la fréquence des orages.

Source : TF1