Bilan Tempête Benjamin : vents records, dégâts majeurs, un touriste Allemand décédé en Corse

Une tempête d'une intensité rare pour la saison

La tempête Benjamin s’est formée à partir d’un système dépressionnaire très profond — c’est-à-dire une vaste zone de basse pression, souvent à l’origine de mauvais temps — dont le cœur atteignait 973 hPa au large de l’Irlande.

Mais ce n’est pas tout : un courant-jet a joué un rôle clé. Ce "jet stream" désigne un vent rapide circulant en altitude et qui, en plongeant vers la France, a littéralement propulsé la dépression sur notre pays.

Résultat ? En moins de 18 heures, on a vu défiler des vents puissants et des pluies soutenues sur tout le territoire, des côtes atlantiques jusqu’à la Méditerranée. 

Des rafales et précipitations records du nord au sud

On recense des records de vent partout :

• 168 km/h à Bocagnano (Corse)
• 161 km/h à Fécamp (Normandie)
• 147 km/h à Groix (Bretagne)
• 119 km/h à La Rochelle (Nouvelle Aquitaine)
• 136 km/h à SuperBesse (Auvergne-Rhône-Alpes)
• 127 km/h à Perpignan (Occitanie)
• En Haute-Corse, sur les crêtes du Cap Corse, jusqu’à 150 km/h, et de 100 à 120 km/h dans la Balagne ou la région Bastiaise… On a rarement vu une telle généralisation des rafales.

Et côté mer, ce n’est pas moins spectaculaire : on a mesuré des vagues atteignant 10 mètres au large des côtes bretonnes et charentaises.

Les précipitations n’étaient pas en reste, certains secteurs recevant en une seule journée l’équivalent de deux semaines à un mois de pluie. On pense par exemple à Bocognano (144 mm) ou Châtel (57 mm).

Des dégâts matériels et humains sur tout le territoire

Les conséquences sont lourdes : 

• Plus de 150 000 foyers privés d'électricité, surtout en Aquitaine et en Corse, dont 38 000 étaient toujours dans le noir jeudi soir.
• Des arbres déracinés à travers le pays, bloquant routes et chemins dans de nombreuses régions.
• Un réseau ferroviaire durement touché : perturbations majeures sur les lignes en Normandie, Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d'Azur. Certaines liaisons ont été interrompues, d’autres fortement ralenties. Même sur la côte Atlantique, à Biarritz, on a dû installer des sacs de sable et interdire l’accès à plusieurs plages pour protéger la population.

Trois personnes ont été blessées à Royan à cause d’un arbre tombé sur leur véhicule. Une sapeur-pompier a été sérieusement touchée en Gironde, sans parler des autres blessés légers recensés ailleurs.

Mais c’est surtout le drame en Corse qui marque les esprits : un vacancier allemand, emporté par la crue soudaine de la rivière du Fango à Galéria alors qu’il se baignait avec sa famille. 

Retour progressif à la normale et vigilance maintenue

Vendredi 24 octobre au matin, la vigilance orange « vent » a enfin été levée. Toutefois, averses et coups de tonnerre persistent sur les côtes de la Manche.

Les températures, elles, semblent vouloir nous rappeler l’automne : 10 à 13 °C sur la moitié nord, près de 20 °C sur la Méditerranée.

Pendant ce temps, les équipes d’Enedis et les secours n’ont pas ménagé leurs efforts pour rétablir l’électricité et sécuriser les zones sinistrées. 

FAQ

Quels ont été les records de vent pendant la tempête Benjamin ?

Des pointes de vent exceptionnelles ont été relevées, allant jusqu'à 168 km/h en Corse, 161 km/h à Fécamp (Normandie), ou encore 147 km/h à Groix (Bretagne). Plusieurs villes de l'intérieur ont aussi battu des records mensuels.

Quelles régions ont été les plus touchées ?

Toutes les régions françaises ont été affectées, notamment la façade atlantique, la Normandie, la Corse, l’Aquitaine, et les côtes méditerranéennes.

Quelles ont été les principales conséquences pour les habitants ?

La tempête a causé des coupures d'électricité pour plus de 150 000 foyers, des dégâts matériels, des arbres arrachés, des restrictions d'accès à certaines plages et des perturbations du trafic ferroviaire.

Comment expliquer une tempête aussi intense à la fin octobre ?

Benjamin s'est formée sous l'effet d'un système dépressionnaire très creux (zone de basse pression favorisant le mauvais temps) et d'un courant-jet puissant (vent d'altitude qui accélère les perturbations). Ces conditions sont rares à cette saison, mais peuvent se produire lors de conflits de masses d’air automnaux.

Un retour à la normale est-il rapide après ce type d’événement ?

Le retour à la normale dépend de l’ampleur des dégâts. Dans ce cas, la vigilance orange a été levée au bout de 24 heures, mais certains foyers sont restés sans électricité plusieurs jours et des réparations ont pris du temps.

Quels sont les signaux d’alerte à surveiller lors d’une tempête en France ?

On doit surveiller les bulletins de vigilance émis par Météo-France, rester attentif aux changements soudains de vent, aux coupures de courant, et éviter les zones à risque comme les forêts ou les bords de mer lors des épisodes annoncés.